top of page

Histoire de vie : le don en Egypte

  • zahratourismclub
  • 20 août
  • 6 min de lecture
égyptiens SIWA
Feu dans le désert de l'Oasis de SIWA

Article écrit par G.Théron

L’humanité possède ce que l’on peut nommer des « piliers communs » qui régissent notre construction sociale. En clair, peu importe les différences culturelles ou la période historique, toutes les sociétés humaines ont des grands principes immuables qu’elles partagent. Nous pourrions cité par exemple : le rejet de l’inceste. Le don et la réciprocité du don en font partis. Aujourd’hui, nous allons user d’un format un peu différent et plus intimiste, avec des témoignages empiriques écrits avec style. Ayant pour fil rouge la générosité des égyptiens, ce qui surprendra assurément les plus misanthropes d’entre nous.


le don en Egypte: Omar m’a sauvé


J’avais connu des jours sombres en Égypte. Malgré les années passées à tenter de m’y enraciner, la vie, un beau matin, s’était mise à dégringoler, comme un mur qui s’effondre sous l’humidité d’un hiver trop long. Un événement, un seul, suffit à tout faire basculer. Et me voilà sans le sou, écrasé sous le poids des dettes, le cœur usé, l’âme vide. Il ne me restait plus que cette impression d’abandon, lourde, étouffante, comme si le monde entier s’était détourné de moi, comme si même le soleil du Nil me jugeait pour mon obstination à poursuivre un rêve devenu dérisoire.

Je m'accrochais pourtant. Une force sourde, animale, me poussait à ne pas renoncer. Je refusais la fuite, même quand tout semblait me crier de disparaître. Et puis un jour, alors que je traînais au bar de mon hôtel, sans argent, sans même commander un café, simplement là, à fixer le vide en ressassant l’avenir avorté de mes projets, le hasard frappa à la porte, comme dans les romans qu’on dit invraisemblables. Omar apparut.

Je ne le connaissais que de vue, ou presque : une rencontre fortuite, un mois plus tôt, rien de plus. Ni ami, ni intime. Juste un homme que la vie m’avait mis en travers du chemin sans raison. Il s’approcha avec un sourire franc, l’œil éveillé. « Alors, comment tu vas depuis la dernière fois ? » lança-t-il.

Il y avait dans sa voix une chaleur simple, sans manières, et je ne sais pourquoi, peut-être à cause de l’épuisement, peut-être à cause de la solitude, je me mis à parler. Je lui racontai tout, d’un seul souffle, comme on vomit un trop-plein : la ruine, les dettes, les rêves fracassés contre les murs de la réalité. Dix minutes, pas plus. Il m’écouta sans broncher, puis me fixa, l’air grave : « Mmh… T’es là demain matin ? »

J’acquiesçai, sans trop savoir pourquoi. Il me donna rendez-vous à 11 heures, puis s’éloigna, comme si de rien n’était, happé par d’autres affaires. Je n’attendais rien, à vrai dire. Le lendemain, j’étais là, à la même place, un peu honteux, prêt à parler de nouveau, peut-être à mendier un conseil. Omar revint. Il ne dit presque rien. Il s’assit, plongea la main dans sa veste… et me tendit une liasse de billets.

Cinq mille livres égyptiennes. Une somme énorme ici, l’équivalent d’un mois de salaire pour un homme honnête. Je restai bouche bée. Il me dit, d’un ton tranquille : « J’en ai pas besoin maintenant. Tu me les rendras quand tu pourras. Ça sert à rien que ça dorme dans un tiroir, autant que ça serve à quelqu’un. »

Ce jour-là, Omar me sauva. Ce n’est pas une métaphore, ni une figure de style. Il me sauva littéralement : du découragement, de la fuite, de la chute peut-être définitive. Grâce à lui, j’ai relevé la tête. Je vis toujours en Égypte. Je reconstruis, pierre après pierre. Ce geste-là, brut, sincère, presque banal pour lui, fut pour moi le point de bascule. Et dans ce monde souvent dur, froid, égoïste, il existe encore des hommes capables de tendresse humaine, sans rien attendre, sans marchander. Omar fut l’un d’eux. le don en Egypte


Une invitée surprise


J’ai toujours eu, chevillée à l’âme, cette soif de routes lointaines et de contrées inconnues. Le voyage, pour moi, n’est point un divertissement : c’est une nécessité vitale, comme l’air que l’on respire ou l’eau que l’on boit. Et, dans les sables ardents d’Égypte, je trouvai plus encore que des paysages ; j’y rencontrai ces hommes qui, par leur franchise et leur chaleur, me donnèrent cette élévation d’esprit que je poursuis depuis toujours. Leur spontanéité, pure et vive comme une source au désert, conféra à mes errances une saveur que je n’oublierai jamais.


Un jour, tandis que je faisais halte sur la route de Siwa, comptant sur le hasard et la bonté des passants pour avancer, un conducteur, un de ces hommes simples au regard clair, m’invita à séjourner chez lui. Je ne me fis point prier ; car, friande de telles rencontres, je sais que les portes ouvertes au voyageur recèlent toujours des merveilles. Mais je n’aurais su imaginer quelle aventure humaine s’apprêtait à se dérouler.


La nuit, je la passai sur un matelas modeste, en compagnie de ses filles, dans cette promiscuité douce que commande l’hospitalité orientale. À l’aube, tandis que le soleil dorait les murs d’argile, mon hôte, tout sourire, m’annonça que ce jour était jour de fête : son frère se mariait, et j’étais conviée. Aussitôt, les femmes me vêtirent d’une robe traditionnelle de Siwa, m’enduisaient les paupières de khôl, et me paraient comme on pare une sœur pour une grande cérémonie.


Je suivis la noce, d’abord parmi les femmes, riant et partageant le repas dans ce cercle clos où la joie se chuchote et s’éclate en éclats de rire. Puis, privilège rare, l’on me fit franchir le seuil du carré des hommes. Là, l’arak coulait comme sorti d’une source ; les chants s’élevaient, graves et vibrants, portés par des mains qui battaient la mesure. Trois jours durant, la fête s’étira comme une chanson sans fin ; trois jours où je fus traitée telle une invitée d’honneur, presque une parente.


Aujourd’hui encore, il m’est difficile de désigner l’instant le plus marquant : chaque heure, chaque geste, chaque sourire avait la limpidité d’un rêve éveillé. Car l’Égypte, dans sa générosité antique, m’avait offert plus qu’un voyage : elle m’avait donné une leçon de cœur.




Le palais du prince Ali


Voilà déjà une semaine que ma compagne bien-aimée m’a rejoint en cette terre brûlante et millénaire qu’est l’Égypte. Aujourd’hui, notre route serpente vers Louxor, sanctuaire des pharaons et des songes anciens. Le bus gronde, lent navire terrestre voguant sur la mer du désert, traçant cinq longues heures dans l’éternité immobile du sable. Le chemin fut long, mais exempt d’embûches, comme s’il respectait notre pèlerinage amoureux.

Quelques jours avant notre départ, j’avais prévenu un ami : un homme aux racines profondes, propriétaire dans ces contrées. Sans hésiter, il m’avait promis son hospitalité, ce mot sacré que l’Orient porte comme un diadème. Il s’occuperait de tout, disait-il, et je n’en doutai point. Quelle plus belle offrande pouvais-je faire à ma bien-aimée que celle de lui dévoiler la générosité du cœur arabe ?

Nous arrivâmes à Louxor aux confins de la nuit, le corps alangui. Là, à la gare, Ali nous attendait, sourire aux lèvres, phare doux dans la pénombre. Il nous conduisit sans un mot superflu vers sa demeure : une villa monumentale, s’élevant en trois étages comme un palais discret bâti sur le murmure du Nil. Ma compagne fut émerveillée, comme une enfant elle leva la tête et se figea, admirant longuement les détails luxueux que nous offrait à voir la demeure. Sans le vouloir, je venais de répondre à ses rêveries de princesse qui animent le coeur de toute jeune fille.

À peine avions-nous déposé nos affaires et flâné dans les pièces, que déjà Ali s’apprêtait à partir. Je fus surpris, pris d’un doute fugace ; mais il me coupa dans mon silence. D’un geste à la fois noble et fraternel, il me tendit les clefs de son palais :« Tiens, mon ami, voici ta maison désormais. Ne t’inquiète pas pour moi, je passerai la nuit dans la maison familiale, non loin d’ici. Ah, le repas arrive. Vous mangerez sur le toit, n’est-ce pas ? »

En effet, peu après, le dîner fut livré, tout réglé d’avance, sans attente ni formalité. Nous montâmes au dernier étage, guidés par le soupir d’une baie vitrée entrouverte. Une terrasse s’offrit à nous, sanctuaire suspendu sous une pergola. Les couverts étaient dressés, comme par des mains invisibles. Là, sous la voûte étoilée, la vallée des Rois s’étalait à l’horizon, dans un silence d’éternité.

Ce soir-là, sans rien attendre en retour, mon ami m’avait offert un instant de vie, un moment si pur qu’il efface les siècles. Un dîner que mille autres n’auraient pas suffi à égaler. Là, face à la beauté du monde et à l’amitié vraie, je compris que le bonheur se compose parfois d’un geste.


De ces trois histoires issues de témoignages d’expatriés, on comprend que l’hospitalité et la générosité des égyptiens sont bien différentes de ce que notre expérience personnelle nous laisse imaginer. Il est vrai que ces actes ne sont pas monnaies courantes, cependant il n’a pas fallut remuer ciel et terre pour rassembler ces témoignages. Toute personne qui vie en Egypte ou qui y a vécue, aura la joie de vous conter une ou plusieurs histoires de la sorte. Alors à ceux qui voudrait expérimenter ces actions de pureté d’âme, qu’attendez-vous ?




SEO : générosité arabe / générosité des égyptiens / les relations en Egypte / Avoir des amis égyptiens / hospitalité arabe / hospitalité des égyptiens/ Vallée des rois / Mariage en Egypte /


 
 
 

Commentaires


ElowDreams-Full-Logo-Without-Circle.png

Conditions générales de ventes

Politique de confidentialité

Mentions légales

  • Instagram
  • Facebook

© 2025 - all right reserved Elowdreams - N° SIREN 98949714400018

bottom of page