Zoom sur : Le Temple de Danderah
- gaetantheron
- 9 juin
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 juin
Article écrit par G.Théron

La vallée du Nil regorge d’édifices bien mystérieux pour un novice en Egyptologie. Aujourd’hui nous partons à la découverte du Temple d’Hathor (déesse de la Fertilité, de la Beauté et de l’Amour) à Dendérah proche de l’actuelle ville de Qena. En espérant que ces précisions puissent vous aider à apprécier les secrets que renferme ce magnifique monument millénaire.

Le Temple sus nommé est situé sur la rive ouest du Nil, en face de la ville de Qena, à environ 60 kilomètres au nord de Louxor. le temple de Dendérah est l’un des ensembles cultuels les mieux préservés d’Égypte. Il est dédié à la déesse Hathor issue du panthéon égyptien. Il incarne la fusion entre traditions pharaoniques anciennes et influences gréco-romaines.
Pour ce qui est de la divinité toponyme, Hathor, elle fut abondamment vénérée par les égyptiens. Elle était associée à la protection des femmes, et présidait aux naissances, à l’amour, à la danse, à la musique et à l’ivresse festive. À Dendérah, elle était également considérée comme l'épouse d’Horus d’Edfou (un autre temple que l’on peut visiter sur la vallée du Nil), et leurs retrouvailles annuelles faisaient l’objet de processions et de rituels symbolisant la fécondité cosmique.

Pour ce qui est de l’édifice en lui même son origine remonte à l'ancien empire. Le site de Dendérah, connu en égyptien ancien sous le nom de Lunet. Il a été un centre religieux actif dès les premières dynasties égyptiennes, et même peut-être auparavant selon certains égyptologues. Des vestiges indiquent que des structures cultuelles y existaient déjà sous les règnes de Khéops (IVe dynastie) et Pepi Ier (VIe dynastie), soit plus de 2 500 ans avant notre ère.
Toutefois, les vestiges visibles aujourd’hui datent principalement de la période ptolémaïque (305–30 av. J.-C.) et de l’époque romaine. Le grand temple de Hathor fut construit sous le règne de Ptolémée XII Aulète, le père de Cléopâtre VII (La fameuse Cléopâtre, femme de César puis de Marc Antoine), et il s’est terminé sous les empereurs romains Tibère, Néron et Domitien, qui y ont ajouté des agrandissements notamment à l’avant du temple.
Le complexe de Dendérah comprend plusieurs structures : d’abord le temple principal de Hathor, orné de colonnes ornées du visage de la déesse toponyme sur les chapiteaux ; également, de cryptes souterraines et de chapelles ; et d’un Naos qui correspond à la salle centrale du temple, il s’agissait alors de la salle la plus sainte, qui n’était accessible qu’à des personnes notoire (pharaon, grand prêtre, etc). On retrouve aussi des salles hypostyles, qui reprennent la tradition égyptienne du Nouvel empire soit un millénaire auparavant.

Enfin le temple comprend aussi des sanctuaires secondaires dédiés à Isis, Horus et d’autres divinités. Ainsi qu’une salle astronomique sur le toit, utilisée pour les observations célestes et les rituels liés au calendrier. D’ailleurs cette salle contient également des inscriptions décrivant les mouvements des étoiles et les cycles du soleil et de la lune, utilisés pour définir les fêtes religieuses.
Concernant les cryptes souterraines, Elles sont accessibles par des escaliers étroits. Elles contenaient autrefois des objets sacrés et des trésors religieux. Les reliefs dans ces pièces sont d’une qualité exceptionnelle et montrent des rituels complexes, dont certains liés à la régénération du monde et aux cycles cosmiques.
C’est aussi dans une de ces cryptes que l’on trouve les fameuses représentations des soi-disant « Lampes de Dendérah », interprétées de façon symbolique par les égyptologues, mais parfois considérées à tort comme des preuves d’une technologie perdue par certains amateurs de théories alternatives.

Cependant, même après la conquête de l’Égypte par Rome en 30 avant J-C, les empereurs romains continuèrent à financer et faire décorer le temple. Le nom de Néron, de Trajan et de Commode apparaît dans les inscriptions murales. Ce culte demeura actif jusqu’au 4e siècle après J-C, avant que l’essor du christianisme n’entraîne la fermeture progressive des sanctuaires païens. Le temple de Dendérah fut ensuite partiellement enterré sous le sable, ce qui contribua à sa bonne conservation jusqu’à sa redécouverte à l’époque moderne. Cette dernière fut réalisée au XIXe siècle, notamment via l’expédition de Napoléon Bonaparte et son équipe de savants (1798–1801). Il fut étudié en détail par Jean-François Champollion, célèbre pour avoir déchiffré l’écriture hiéroglyphe, qui y lut les noms de pharaons ptolémaïques.
Aujourd’hui, Dendérah est un site archéologique majeur, régulièrement restauré, et ouvert aux visiteurs. Alors, lorsque la vie vous mènera en Egypte, passez par le temple de Dendérah, et découvrez par vous même la magie du lieu, au delà de ce simple récit laconique. En outre, si vous vous y êtes déjà rendu, espérons alors que cette article a pu répondre à votre curiosité.
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